Depuis son local de campagne fraîchement inauguré, François Fillon présentait ce matin ses vœux à la presse. En guise de bonne année, il a surtout sonné le clairon pour mobiliser ses troupes contre le modèle social français.
Dans ce discours sans surprise, mené avec force vocabulaire militaire – ce qu’il y a sans doute de plus gaulliste en lui – le candidat a donné le ton : c’est un combat « sans zigzag » qui nous est promis, une guerre éclair sans pitié contre les piliers de la République sociale qu’il entend mener. Après plusieurs semaines erratiques, pris dans l’étau d’un programme qui effraie jusqu’à son propre camp, François Fillon a enfin tranché : il gardera le cap, continuera de promettre le sang et les larmes, les coupes et les suppressions. Le masque de la compassion et de la solidarité, revêtu l’espace d’une visite à Emmaüs, n’aura pas fait illusion bien longtemps. Il n’aura ni rassuré, ni rassemblé.
L’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy prétend assurer l’indépendance de la France grâce à des coupes budgétaires et à la suppression des services publics, au nom de « l’orgueil de la nation ». Il arrive que l’orgueil pousse à la surdité et à l’entêtement : c’est bien ce qui guette aujourd’hui la droite et son candidat, impassibles devant les inquiétudes des Français, incapables de percevoir que ce qui fait le cœur de la France, c’est son modèle social, et que le démanteler, c’est démanteler la France.