C’est depuis les jardins du palais de l’Élysée que le chef de l’État a accordé un entretien télévisé à France 2 et TF1.
Interrogé par Claire Chazal et Laurent Delahousse, François Hollande est revenu sur le drame de Bretigny-sur-Orge, les otages français de l’étranger, la victoire de l’opération Serval au Mali, la reprise économique au 2ème trimestre et le plan d’investissement présenté par Matignon, vecteur d’embauches pour les Français.
OTAGES A L’ETRANGER – Plus d’un mois après l’enlèvement dans la région d’Alep en Syrie des deux journalistes d’Europe 1, le président a déclaré que tout était fait « pour savoir où sont Didier François et Édouard Elias et savoir ce que veulent leur ravisseurs». Concernant les otages au Mali, il a assuré faire tout son possible pour les ramener.
DERAILLEMENT EN GARE DE BRETIGNY-SUR-ORGE – Le président a affirmé ne pas privilégier l’hypothèse d’un acte de malveillance pour expliquer le déraillement du train Paris-Limoges vendredi dans la gare de Brétigny-sur-Orge, qui a fait six morts. L’investissement dans les infrastructures ferroviaires, en particulier dans les lignes classiques Intercités, devrait être «une priorité ».
VICTOIRE REMPORTÉE AU MALI – La présence de troupes africaines, mais aussi de soldats allemands, croates, belges et danois dans le défilé ce matin, était un hommage à ceux qui, «pour les uns ont contribué activement à chasser le terrorisme du sol malien, pour les autres participent à la construction de la précieuse amitié européenne».
Le président a déclaré : «C’est une victoire pour l’Afrique, une victoire contre le terrorisme», soulignant «la fierté que nous devons tout avoir».
Il a aussi rendu hommage aux 3200 soldats français qui se battent au quotidien, aux «Africains qui se sont mobilisés, l’Europe qui nous a soutenus, les Nations-Unies qui nous ont donné le cadre».
FRANÇOIS HOLLANDE SE BAT POUR L’EMPLOI – Le président a réaffirmé son plein engagement pour inverser la courbe du chômage à la fin de l’année : «Je me bats» pour l’emploi, «C’est une volonté, c’est une stratégie, c’est une cohérence».
Il a indiqué que 100.000 emplois d’avenir seront créés d’ici la fin de l’année, et 70.000 contrats de génération au début de l’année prochaine.
Pour pourvoir, d’ici la fin de l’année aux 35.000 emplois qui ne trouvent pas preneurs, François Hollande a évoqué la formation de chômeurs.
Interrogé sur le coût des emplois aidés, le président a déclaré qu’il était préférerable qu’un jeune ou un moins jeune soit dans l’activité plutôt qu’au chômage : «Le principe, c’est le travail»
De plus, le pacte de compétitivité prévoit 20 milliards d’euros en 2 ans afin d’alléger le coût du travail des entreprises.
LA REPRISE ECONOMIQUE EST LÀ – «La reprise économique, elle est là», a déclaré le chef de l’État, en indiquant que la production industrielle repartait, que la consommation des ménages était en «petite reprise» et que les embauches sont actuellement en légère hausse.
François Hollande a ainsi confié qu’il avait «déjà une assurance : le deuxième trimestre sera meilleur que le premier».
En mars, avril et mai, la production industrielle cumulée a augmenté de 1% par rapport aux trois mois précédents et de 0,6% dans le seul secteur manufacturier, c’est-à-dire sans prendre en compte l’énergie et le secteur minier.
RETRAITES – Sur la réforme des retraites, le président Hollande a réaffirmé qu’elle passerait par «un allongement de la durée de cotisation» concernant la retraite à taux plein; «chacun sera appelé à des efforts». Cette réforme devra néanmoins prendre en compte «les métiers plus pénibles que d’autres», les petites retraites ou encore la situation de certaines femmes.
L’objectif du gouvernement est de définir les modalités d’une réforme durable, mais certaines «mesures immédiates» sont nécessaires, en raison du déficit de 20 milliards prévu pour 2020.
Il a également rappelé sa méthode, «le dialogue», citant le précédent de l’accord sur la réforme du marché du travail. Le gouvernement a entamé une concertation avec les syndicats et le patronat sur les retraites avant un projet de loi en septembre.
HAUSSE D’IMPOTS : «DANS L’IDÉAL, LE MOINS POSSIBLE» – En 2014, des augmentations d’impôts ne seront décidées que si «elles sont nécessaires» a déclaré le président de la République, ajoutant que «L’État fera autant d’économies que possible pour éviter les hausses d’impôts».
PAS D’EXPLORATION DU GAZ DE SCHISTE EN FRANCE– «Tant que je serai président, il n’y aura pas d’exploration du gaz de schiste en France» a rappelé le chef de l’État.
En effet, une loi de 2011 «interdit l’exploration du gaz de schiste sur la méthode de la fracturation hydraulique», qui présente des «risques» pour les nappes phréatiques selon les techniques actuelles. «On en voit un certain nombre de conséquences aux États-Unis», a conclu François Hollande.
UNE MONTÉE DU FN «EXTRÊMEMENT GRAVE» – Enfin, sur la montée du Front national, d’un parti qui «prône la sortie de l’Euro et dont les propositions enfermeront la France», François Hollande s’est dit «inquiet »et a dénoncé avec force les propos de Marine Le Pen :
Quand on dit qu’on va chasser ceux qui ne sont pas comme nous, ceux qui ne sont pas Français et même peut-être certains Français, c’est d’une extrême gravité