Boris Vallaud était à la salle Cuzin, vendredi 15 décembre : « Nous devons concevoir un modèle social qui nous permettra d’affronter les 30 prochaines années, la transition écologique et la révolution numérique »
Devant une assistance nombreuse, c’est un Boris VALLAUD offensif qui s’est exprimé vendredi soir à Auch : une combativité et un enthousiasme communicatifs puisque les camarades et amis présents sont repartis remontés et motivés.
Bilan des premiers mois du Président Macron et de son Gouvernement « ni de gauche ni de gauche », refondation du PS, mais aussi modèle social, pouvoir des citoyens, Boris VALLAUD s’est livré à un exposé très large avant de se prêter à un long échange avec le public.
La démarche Macron ce n’est pas le meilleur de la gauche et de la droite, mais bien souvent le pire de la droite
Premier thème abordé, le bilan des 6 premiers mois de la République en Marche : « La vérité qui transpire de chacune des décisions du gouvernement, ce n’est pas celle de la rénovation promise, non, c’est celle d’une entreprise massive et méthodique de liquidation.».
Pour Boris VALLAUD, il y a bel et bien « deux visions du monde. L’une, sous le masque de la modernité et du mouvement, prétend tout changer sans se préoccuper jamais de justice et au risque de laisser beaucoup de monde au bord du chemin ; l’autre, celle des socialistes, affaiblie et placée devant la nécessité de se reconstruire certes, persiste à considérer que la liberté sans exigence d’égalité aboutit seulement à la loi du plus fort et à l’écrasement des plus faibles.
Nous sommes de gauche car nous avons l’injustice en horreur et l’égalité pour passion
Sur le clivage droite gauche : «Oui, il faut parfois savoir se retrouver sur l’essentiel, mais je ne crois pour autant aucunement à la fin des clivages, des choix, de la politique en somme. Il y a une droite et une gauche en France, il y a une droite et une gauche dans ce département. Et nous, nous sommes de gauche car nous avons l’injustice en horreur et l’égalité pour passion. Tout n’est pas dans tout, tout n’est pas égal à tout. Dans l’histoire, c’est la gauche qui limite la durée hebdomadaire du travail, institue la liberté d’association, relève la scolarité obligatoire à 14 ans, consacre la séparation des Eglises et de l’Etat, amène la droite aux accords Matignon, à la semaine de 40 heures et aux congés payés. C’est la gauche encore qui abolit la peine de mort, crée le RMI, la CMU, le compte pénibilité et la garantie jeune».
Quel projet pour les socialistes, au sein de la gauche :«C’est à nous la gauche socialiste qu’il appartient de créer du commun et de réinventer pour cela un projet pour le plus grand nombre. Et pour cela, il nous faut tracer notre propre chemin. Nous n’irons jamais au rendez-vous de la gauche unie sans un sac à dos bien remplis d’idées neuves solidement arrimé au dos. Je sais le pari des uns de tenter l’aventure Macron, la tentation des autres de rejoindre Mélenchon. Je préfère pour ma part le chemin exigeant, incertain, parfois solitaire de la refondation et de la reconquête».
Ce que nous devons concevoir c’est le modèle social qui nous permettra d’affronter les 30 prochaines années, la transition écologique et la révolution numérique qui n’a donné à voir qu’une part d’elle-même et viendra ébranler encore longtemps tous nos cadres connus.».
Reconquérir le cœur des Français
Et de conclure : «Battons nous, avec les intellectuels, les chercheurs, les associations, avec la société civile toute entière, et battez vous, non pas pour limiter la casse ou ravauder l’histoire, mais pour reconquérir le cœur des Français et porter notre pays toujours plus haut»