Najat Vallaud-Belkacem était l’invitée mardi de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV. La porte-parole du gouvernement et ministre des droits des femmes s’est exprimée sur la publication des patrimoines des ministres, mais aussi sur les mesures à venir de lutte contre la fraude et les conflits d’intérêts.
Publication des patrimoines: la question du rapport éthique à l’argent
Interrogée sur l’opportunité de la publication des patrimoines des ministres, Najat Vallaud-Belkacem a expliqué que la publication des patrimoines des ministres répondait en réalité non pas à un voyeurisme, mais à la question du rapport éthique à l’argent et à la volonté de transparence pour éviter un enrichissement inexpliqué lors de leur mandat:
La question qui se pose, c’est d’une part évidemment, comment est-ce que cet argent, ces biens, ont été acquis, et en faisant en sorte que ça ne soit pas de façon malhonnête, indue et donc tout cela vérifié par la Haute Autorité de Déontologie. […] Les Français au fond n’ont pas de curiosité mal placée, ils veulent simplement être rassurés sur le fait que ce qui guident leurs élus, c’est d’abord l’intérêt général et pas l’appât du gain et pas la recherche de privilèges pour eux-mêmes et pas la recherche de l’enrichissement pour l’enrichissement.
Et d’insister sur le poids de cet acte courageux du gouvernement:
Je crois qu’il vient de se passer quelque chose d’extrêmement important, une espèce de renouveau de notre vie politique
Lutte contre la fraude: des moyens d’action importants pour de nouvelles instances spécialisées
La ministre a également rappelé les autres mesures annoncées par le président de la République, parmi lesquelles la création d’une Haute Autorité de Déontologie qui aura les moyens de saisir les services fiscaux «pour procéder à toutes les vérifications nécessaires».
Najat Vallaud-Belkacem a par la suite évoqué la création d’un Parquet spécifique consacré à la question de la fraude fiscale complexe et du blanchiment d’argent, qui comprendra 50 policiers-enquêteurs, 50 magistrats et 50 administrateurs fiscaux, mais aussi la création d’un office central de répression de la fraude et de la corruption.
Incompatibilités parlementaires: une liste de métiers à venir
La porte-parole du gouvernement a par ailleurs annoncé la mise en place d’une liste d’incompatibilités professionnelles avec le mandat parlementaire. Prenant l’exemple du métier d’avocat d’affaires, la ministre a souligné les métiers qui risquent «de porter atteinte à l’impartialité de la décision politique prise par ce responsable parlementaire». Mais de préciser:
En revanche, il ne faudrait pas se mettre dans un système où on interdise à tout jamais à tous les avocats de faire de la politique, et ça vaut, avec évidemment, les médecins, ça vaut avec les pharmaciens etc.