Alors que notre pays traverse depuis plus d’un an une crise sanitaire ; alors que celle-ci se transforme chaque jour un peu plus en une crise économique et sociale d’ampleur inégalée depuis la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement entend maintenir sa réforme mortifère de l’assurance chômage.
Alors que le gouvernement rappelle à l’envi qu’il ne touchera pas à la fiscalité des grandes fortunes, il réforme l’assurance chômage pour économiser 1,3 milliard d’euros sur les futurs chômeurs ! Les premières victimes seront les travailleurs les plus précaires qui alternent périodes d’emploi et de chômage.
Ce sont ces publics déjà précarisés et fragilisés par la crise qui ne réuniront plus les conditions pour accéder à l’assurance chômage ou à une indemnisation digne. La réforme imposée du calcul du salaire journalier de référence réduira, d’après l’Unedic, les allocations de 40% des demandeurs !
La gravité de la situation, l’incertitude pesant sur l’avenir, les promesses du « plus rien ne sera comme avant » du président de la République, pouvaient faire croire à tout esprit sensé que le gouvernement renoncerait définitivement à une réforme qui faisait la guerre aux chômeurs et à laquelle la totalité des centrales syndicales s’opposaient.
Depuis 18 mois, le Parti socialiste dénonce la violence de cette réforme guidée par des motifs idéologiques et la volonté de faire payer la crise par ses victimes. Il porte la proposition d’une assurance chômage universelle, promesse vite abandonnée du candidat Macron, qui protégerait réellement l’ensemble des travailleurs.
Force est de constater qu’il n’en est rien puisque Mme Borne présentera demain aux syndicats un décret qui sera publié ce mois-ci. Prisonnier de ses aveuglements idéologiques, le gouvernement persiste à penser que la baisse des allocations favorise le retour à l’emploi, comme si le chômage était un choix ! Comme si la période actuelle de crises qui se cumulent favorisait l’obtention de contrats de travail !