Toutes les actions menées pour aider nos concitoyens les plus pauvres sont à saluer et c’est le cas d’un certain nombre de mesures du « plan pauvreté » du gouvernement. Mais si l’intention est bonne, les moyens ne sont clairement pas à la hauteur de l’enjeu.
Ce « plan pauvreté » de 8 milliards d’euros en 4 ans fait pâle figure à côté du « plan richesse » de 24,9 milliards de cadeaux fiscaux aux plus riches offert par le gouvernement avec la suppression de l’Impôt de solidarité sur la fortune (16 milliards d’euros ) et la réforme de la « flat tax » qui fait perdre 8,9 milliards à l’Etat.
Comme le dit l’Observatoire des inégalités : « 2 milliards d’euros par an pour 9 millions de pauvres, 3 milliards par an pour 300 000 assujettis à l’ISF. La France fait des choix. ». 8 milliards sur 4 ans, c’est 62 centimes par personne pauvre par jour : c’est sûr que ce n’est pas un « pognon de dingue ».
Ce plan pauvreté intervient hélas par ailleurs dans un premier bilan de ce gouvernement : comment faire en même temps l’accompagnement renforcé des bénéficiaires du RSA vers l’emploi et supprimer des milliers de postes à Pôle emploi ? Quelle cohérence à développer plus de contrats par l’insertion économique et en même temps supprimer des centaines de milliers d’emplois aidés ? Quelle logique à annoncer un plan pauvreté lorsque l’on baisse les APL dont un tiers des bénéficiaires vit sous le seuil de pauvreté ? Quelle sincérité dans l’annonce d’un plan pauvreté lorsque l’on décide de geler les aides sociales ? Comment prétendre se préoccuper de nos aînés les plus démunis quand – en même temps – le gouvernement ponctionne la CSG des retraités modestes et refuse de revaloriser le minimum retraite des agriculteurs ? Les effets de la politique d’Emmanuel Macron aggravent la pauvreté depuis 1 an.