Pour la deuxième fois en moins d’un an, Philippe Martin a été réélu président. Du Conseil général en juillet dernier, alors qu’il retrouvait un siège cédé à Jean-Pierre Pujol durant son passage au ministère de l’Écologie. Du Conseil départemental hier, le premier dans l’histoire du Gers.
C’est en effet devant une assemblée enrichie de trois élus et de 17 femmes qu’il s’est exprimé, alors que la logique venait d’être parfaitement respectée lors du vote à bulletin secret. Les 12 voix de l’opposition étaient bien allées à Xavier Ballenghien, candidat du rassemblement de la droite et du centre. Les 22 restantes s’étaient évidemment portées sur Philippe Martin qui, lors du décompte assuré par Vincent Gouanelle (plus jeune conseiller départemental du Gers et donc désigné secrétaire de séance), Bernard Ksaz et Christine Ducarrouge, serrait le poing une fois la majorité assurée.
DIX VICE-PRÉSIDENTS Ils ont été désignés par la majorité. Dans l’ordre depuis la première vice-présidente : Gisèle Biémouret, Bernard Ksaz, Charlette Boué, Philippe Dupouy, Françoise Casalé, Bernard Gendre, Cathy Daste-Leplus, Francis Dupouey, Laurence Labedan et Jean-Pierre Salers.
NEUF COMMISSIONS Leurs compositions seront élaborées avant la prochaine réunion plénière, le 24 avril. Voici leurs dénominations : Solidarité ; Routes et mobilité ; Collège et jeunesse ; Territoire et croissance ; Culture ; Agriculture, alimentation et eau ; Citoyenneté, sports et vie associative ; Finances et patrimoine. La neuvième est la commission préparatoire pour la commission permanente.
« En dépit du temps qui passe, il n’y a pour moi rien de routinier dans cet exercice républicain, expliquait-il, lors de son discours. Comme la première fois, cela reste un instant émouvant, solennel, que je dois aux élus qui m’ont confié cette responsabilité, mais aussi à tous les anciens de notre majorité à qui je dédie cette victoire. »
Derniers feux
Le président pensait ainsi à ceux qui n’ont pas brigué un nouveau mandat, mais aussi à ceux qui n’ont pu rassembler la majorité des suffrages en leur faveur durant le récent scrutin. Des défaites locales qui laissent un goût amer dans la bouche de Philippe Martin. Les feux de la campagne n’étaient pas encore tout à fait éteints hier : « Ma seule allusion à la campagne qui vient de s’achever sera pour regretter les attaques personnelles et les propos mensongers qui, pour certains, ont tenu lieu de programme. Si j’avais été, ne serait-ce que la moitié de ce qui a été décrit me concernant en cette circonstance, a-t-il répété, je crois que même moi, je n’aurais pas voté pour moi. L’outrance est une posture et une forme de sectarisme. Je le rappelle à ceux qui réclament aujourd’hui des ‘‘débats de fond » après avoir privilégié les querelles de formes. » Fermez le ban.
S’il n’a pu s’empêcher de répondre aux attaques, Philippe Martin a aussi entendu le message des citoyens et de ses adversaires appelant à une pratique du pouvoir davantage à l’écoute d’une opposition qui, elle aussi largement renouvelée, en appelle à la fin des querelles dogmatiques. Insistant sur la netteté de la victoire obtenue par la majorité qui lui confère le devoir d’appliquer le programme présenté aux Gersois durant la campagne, il a souligné le contexte dans lequel elle a été obtenue : « La perte de sens et la mise en cause des valeurs républicaines essentielles. »
« Dans le bon sens »
Pour faire montre de bonne volonté, le président du Conseil départemental a tendu la main aux élus d’opposition : « Je proposerai, lorsque les groupes seront constitués et leurs présidents respectifs désignés (1), de rencontrer ces derniers afin de convenir des voies et moyens à mettre en œuvre pour, à la fois respecter le vote des Gersois car la confusion serait pire encore, et construire de la manière la plus républicaine qui soit ce qui peut l’être avec l’opposition. »
Un premier pas salué dans les couloirs de l’Hôtel du Département par le conseiller départemental du canton Armagnac-Ténarèze Michel Gabas : « Je demande à voir, mais cela va dans le bon sens. »
Dans cette situation, la citation de Jean Jaurès choisie par Philippe Martin pour conclure faisait particulièrement écho : « Dans notre France moderne, qu’est-ce donc que la République ? C’est d’abord un grand acte de confiance. Instituer la République, c’est proclamer que des milliers d’hommes et de femmes sauront tracer eux-mêmes la règle commune de leur action. Qu’ils sauront concilier la loi et la liberté, le mouvement et l’ordre. Qu’ils sauront combattre sans se déchirer […] et qu’ils ne chercheront jamais dans une dictature passagère une trêve funeste et un lâche repos. »
(1) Ils ont été désignés lors de la séance d’hier. Bernard Ksaz, élu sur le canton Gascogne auscitaine, présidera le groupe de la majorité. L’opposition a choisi une coprésidence avec Xavier Ballenghien (Lectoure-Logmane) et Isabelle Tintané (Grand Bas-Armagnac).
Source : http://www.sudouest.fr/2015/04/03/philippe-martin-reelu-1880245-2453.php