Marisol Touraine était l’invitée mercredi de RTL. La ministre des Affaires Sociales et de la Santé a évoqué à cette occasion la signature d’un décret encadrant les conflits d’intérêts entre laboratoires et professionnels de santé.
Faire la transparence sur le monde de la santé
La ministre a commencé par expliquer l’importance de faire la transparence sur le monde de la santé par les doutes qu’ont les citoyens non pas uniquement sur la nature des relations entre laboratoires pharmaceutiques et médecins, mais aussi les professionnels de santé, les associations de patients, les hôpitaux, les établissements de santé ou encore les journalistes spécialisés. Évoquant l’affaire Mediator et le constat du manque d’indépendance des experts, Marisol Touraine a pousuivi:
L’objectif ça n’est pas d’interdire ou d’empêcher que des professionnels de santé par exemple aient des relations avec l’industrie pharmaceutique ; ces relations sont absolument nécessaires, pour la recherche, pour tester des médicaments par exemple, pour avancer et faire des progrès. Mais il faut que ces relations soient connues, simplement connues.
Une culture de la transparence qui s’impose
Marisol Touraine a ainsi annoncé la mise en place d’un dispositif obligeant les laboratoires pharmaceutiques à publier sur un site web du ministère de la Santé l’ensemble des avantages versés ou consentis au monde de la santé. Les avantages et leurs montants dès lors qu’ils sont supérieurs à 10€ devront être détaillés. En cas de non-respect de ces règles, des sanctions financières sont prévues.
Interrogée sur la difficulté d’un contrôle de ces avantages, la ministre a clairement répondu:
C’est ce qu’on disait il y a quelque temps pour les responsables politiques, c’est ce que l’on a dit pour d’autres professionnels. Progressivement, la culture de la transparence s’impose. Il y a des pays dans lesquels ces choses-là se sont réalisées.
Procès du Mediator: «M. Servier n’est pas à un geste de mépris près»
Enfin la ministre a réagi aux propos de Jacques Servier qui avait répondu la semaine précédente à BFMTV «Le procès, on s’en fout ». Marisol Touraine a considéré que «Monsieur Servier n’[était] pas à un geste de mépris près, en direction des victimes» avant de conclure:
Moi, ce que je souhaite, c’est que la justice soit rendue, et que les victimes soient, au fond, reconnues comme telles, et qu’elles puissent reprendre leur vie, avec le sentiment que leur vie n’a pas été totalement gâchée par la cupidité d’un homme.
Marisol Touraine : "Le soupçon est l'ennemi de… par rtl-fr