Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, était l’invitée de la matinale d’iTélé lundi matin pour réagir au décret de Cécile Duflot sur le blocage des loyers à la relocation, sur le prochain décret sur le départ en retraite à 60 ans, la situation légale du harcèlement sexuel et l’agression de Villeurbanne.
Logement: parer aux difficultés les plus pressantes
Dès le début de l’interview, la ministre explique le décret de Cécile Duflot: si la loi de 1989 sera revue, « il faut parer aux difficultés les plus pressantes, les plus flagrantes, […] nous avons toujours un Français sur sept qui vit sous le seuil de pauvreté, des millions de Français qui sont mal-logés ». Le décret prendra donc en compte en priorité « les zones en tension » avant de « faire un panorama plus large de la situation des loyers en France, et dans un troisième temps, revoir la loi de 1989 ».
La maternité comptabilisée dans les trimestres de cotisation
S’agissant des retraites, Najat Vallaud-Belkacem a annoncé que si le sujet est encore en discussion en Marissol Touraine et les syndicats, « a priori, dans les périodes qui devraient être prises en considération, pour ce départ possible à la retraite à 60 ans, pour ceux qui ont
commencé à travailler jeunes, seront comptabilisées les périodes de maternité ».
Des règles strictes en matière de gestion budgétaire
Puis la porte-parole est revenue sur le rapport de l’Inspection Générale des Finances, lequel soulève la nécessité d’une économie de 5 milliards d’euros par an dans le fonctionnement de l’Etat, en rappelant que Pierre Moscovici et Jérôme Cahuzac avaient établi des règles strictes quant à la responsabilité budgétaire des membres du gouvernement: « aucune nouvelle dépense, si elle n’est d’abord gagée par des économies structurelles et pérennes ailleurs, ou de nouvelles recettes, bien entendu, et puis aucune nouvelle embauche, si ça n’est dans un périmètre constant, de la Fonction publique d’Etat ». Puis d’ajouter : « l’acte 3 de la décentralisation […] nous permettra de veiller à ce qu’il n’y ait plus de doublon entre les collectivités locales, l’Etat, et faire en sorte là encore de procéder à quelques économies ». Troisième appui budgétaire, la croissance: « nous travaillons à réindustrialiser le pas, c’est pour cela que nous bataillons au niveau européen pour que la croissance soit au coeur des priorités de l’Europe, c’est pour engager de grands travaux et donc pour récupérer des recettes et des marges de manoeuvre pour l’Etat ».
Harcèlement : un projet de loi le 16 juin
S’agissant du vide juridique sur le harcèlement sexuel, Najat Vallaud-Belkacem annonce que le 16 juin, « avec ma collègue Christiane Taubira, garde des Sceaux, nous proposerons tout simplement un nouveau texte, qui sera donc un projet de loi ». Et d’expliquer: « Il faut, au fond, mieux définir l’incrimination de harcèlement sexuel, mieux sécuriser la protection qui entoure les victimes, et leur permettre d’être entendues par un juge et de pouvoir avoir droit à une écoute et à une reconnaissance des faits, et surtout à une sanction qui soit proportionnée, pour ceux qui se sont rendus coupables de harcèlement, quel que soit le milieu dans lequel cela s’est produit ».
Villeurbanne: un acte odieux
Enfin la ministre est revenue sur l’agression de Villeurbanne: « un acte odieux, qui doit être condamné avec la plus grande fermeté ». Puis sur la police, de se déclarer favorable à l’instauration du récépissé lors des contrôles d’identité: « Il s’agit de restaurer des liens de confiance entre la population et notamment les plus jeunes, et la police. Il ne s’agit pas de remettre en cause les contrôles d’identité, bien entendu on en a besoin, mais faire en sorte que les individus ne soient pas contrôlés systématiquement plusieurs fois dans la journée ».