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E. Macron : le plan B de la droite

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Emmanuel Macron a enfin présenté son programme qui reprend l’essentiel des vieilles antiennes de la droite libérale classique :

► Suppression de l’ISF pour les plus riches

► Augmentation de la CSG, qui va frapper les retraités à partir de 1300 euros

► Plan d’austérité massif (60 milliards d’économies, -120 000 postes de fonctionnaires)

► Contrôle plus strict que celui mis en place par Sarkozy sur les chômeurs et menace sur le montant des allocations

► Réforme des retraites qui réduira les pensions des fonctionnaires et des femmes

► Loi Travail puissance 10 000 : inversion complète de la hiérarchie des normes, entraînant notamment de fait la fin des 35h

► Suppression de la réforme des rythmes scolaires et mise en concurrence des écoles primaires

 

Emmanuel Macron est « MEDEF compatible » : c’est le plan B de la droite. Il propose la même chose que Fillon et le MEDEF : baisse des dépenses publiques, démantèlement des 35h et des autres protections des salariés, baisse des allocat
ions chômage, suppression de l’ISF pour les plus riches, ou encore réduire la régulation bancaire mise en place après la crise. Son programme est le programme d’une droite libérale tout à fait classique.

Il y a quelque chose d’indécent dans le projet d’Emmanuel Macron. Indécent, parce que celui qui a été conseiller économique du président de la République pendant deux ans, puis ministre de l’Economie pendant deux ans, ose dire aux chômeurs, aux salariés, aux retraités que c’est à eux d’être plus « responsables » face aux difficultés qui sont les leurs.

Indécent parce qu’il prétend que son projet est construit avec les citoyens mais que ce qu’il propose va à l’encontre de toutes les aspirations qu’ils expriment depuis des années. Il propose moins de droits pour les salariés, avec une loi Travail puissance 10 000. Il propose des retraites plus faibles en augmentant la CSG et en changeant le mode de calcul des retraites. Il propose de réduire les droits des chômeurs, de leur serrer la vis. Je ne parle pas de François Fillon, je parle bien d’Emmanuel Macron.

Indécent enfin parce qu’en s’en prenant aux salariés, aux retraités, aux chômeurs, il s’en prend à une France qu’il ne connaît pas. Il ne s’agit pas de reprocher à Emmanuel Macron d’avoir fait l’ENA, puis d’avoir été banquier. Mais on peut lui reprocher de s’en prendre aux faibles qu’il n’a jamais fréquentés, plutôt qu’au monde des affaires dans lequel il a évolué. Car il demande plus d’efforts aux petits, aux modestes, mais rien aux plus riches : il veut supprimer l’ISF pour les plus riches d’entre eux, faire payer moins de cotisations sociales à ceux qui ont les salaires les plus forts, et surtout, ne rien faire contre la distribution de dividendes toujours plus importants.